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歌詞投稿コミュニティ「プチリリ」

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Il n'y a plus rien

アーティスト:Léo Ferré  アルバム:Il n'y a plus rien 

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Ecoute, écoute... Dans le silence de la mer, il y a comme un balancement maudit qui vous met le coeur à l'heure, avec Le sable qui se remonte un peu, comme les vieilles putes qui remontent leur peau, qui tirent la couverture. Immobile... L'immobilité, ça dérange le siècle. C'est un peu le sourire de la vitesse, et ça sourit pas lerche, la vitesse, En ces temps. Les amants de la mer s'en vont en Bretagne ou à Tahiti... C'est vraiment con, les amants. IL n'y a plus rien Camarade maudit, camarade misère... Misère, c'était le nom de ma chienne qui n'avait que trois pattes. L'autre, le destin la lui avait mise de côté pour les olympiades de la bouffe et des culs semestriels qu'elle accrochait Dans les buissons pour y aller de sa progéniture. Elle est partie, Misère, dans des cahots, quelque part dans la nuit des chiens. Camarade tranquille, camarade prospère, Quand tu rentreras chez toi Pourquoi chez toi ? Quand tu rentreras dans ta boîte, rue d'Alésia ou du Faubourg Si tu trouves quelqu'un qui dort dans ton lit, Si tu y trouves quelqu'un qui dort Alors va-t-en, dans le matin clairet Seul Te marie pas Si c'est ta femme qui est là, réveille-la de sa mort imagée Fous-lui une baffe, comme à une qui aurait une syncope ou une crise de nerfs... Tu pourras lui dire :"T'as pas honte de t'assumer comme ça dans ta liquide sénescence. Dis, t'as pas honte ? Alors qu'il y a quatre-vingt-dix mille espèces de fleurs ? Espèce de conne ! Et barre-toi ! Divorce-la Te marie pas ! Tu peux tout faire : T'empaqueter dans le désordre, pour l'honneur, pour la conservation du titre... Le désordre, c'est l'ordre moins le pouvoir ! Il n'y a plus rien Je suis un nègre blanc qui mange du cirage Parce qu'il se fait chier à être blanc, ce nègre, Il en a marre qu'on lui dise : " Sale blanc !" A Marseille, la sardine qui bouche le Port Etait bourrée d'héroïne Et les hommes-grenouilles n'en sont pas revenus... Libérez les sardines Et y'aura plus de mareyeurs ! Si tu savais ce que je sais On te montrerait du doigt dans la rue Alors il vaut mieux que tu ne saches rien Comme ça, au moins, tu es peinard, anonyme, Citoyen ! Tu as droit, Citoyen, au minimum décent A la publicité des enzymes et du charme Au trafic des dollars et aux traficants d'armes Qui traînent les journaux dans la boue et le sang Tu as droit à ce bruit de la mer qui descend Et si tu veux la prendre elle te fera du charme Avec le vent au cul et des sextants d'alarme Et la mer reviendra sans toi si tu es méchant Les mots... toujours les mots, bien sûr ! Citoyens ! Aux armes ! Aux pépées, Citoyens ! A l'Amour, Citoyens ! Nous entrerons dans la carrière quand nous aurons cassé la gueule à nos ainés ! Les préfectures sont des monuments en airain... un coup d'aile d'oiseau ne les entame même pas... C'est vous dire ! Nous ne sommes même plus des juifs allemands Nous ne sommes plus rien Il n'y a plus rien Des futals bien coupés sur lesquels lorgnent les gosses, certes ! Des poitrines occupées Des ventres vacants Arrange-toi avec ça ! Le sourire de ceux qui font chauffer leur gamelle sur les plages reconverties et démoustiquées C'est-à-dire en enfer, là où Dieu met ses lunettes noires pour ne pas risquer d'être reconnu par ses admirateurs Dieu est une idole, aussi ! Sous les pavés il n'y a plus la plage Il y a l'enfer et la Sécurité Notre vraie vie n'est pas ailleurs, elle est ici Nous sommes au monde, on nous l'a assez dit N'en déplaise à la littérature Les mots, nous leur mettons des masques, un bâillon sur la tronche A l'encyclopédie, les mots ! Et nous partons avec nos cris ! Et voilà ! Il n'y a plus rien... plus, plus rien Je suis un chien ? Perhaps ! Je suis un rat Rien Avec le coeur battant jusqu'à la dernière battue Nous arrivons avec nos accessoires pour faire le ménage dans la tête des gens : "Apprends donc à te coucher tout nu ! "Fous en l'air tes pantoufles ! "Renverse tes chaises ! "Mange debout ! " Assois-toi sur des tonnes d'inconvenances et montre-toi à la fenêtre en gueulant des gueulantes de principe Si jamais tu t'aperçois que ta révolte s'encroûte et devient une habituelle révolte, alors, Sors Marche Crève Baise Aime enfin les arbres, les bêtes et détourne-toi du conforme et de l'inconforme Lâche ces notions, si ce sont des notions Rien ne vaut la peine de rien Il n'y a plus rien... plus, plus rien Invente des formules de nuit: CLN... C'est la nuit ! Même au soleil, surtout au soleil, c'est la nuit Tu peux crever... Les gens ne retiendront même pas une de leur inspiration. Ils canaliseront sur toi leur air vicié en des regrets éternels puant le certificat d'études et le cathéchisme ombilical. C'est vraiment dégueulasse Ils te tairont, les gens. Les gens taisent l'autre, toujours. Regarde, à table, quand ils mangent... Ils s'engouffrent dans l'innomé Ils se dépassent eux-mêmes et s'en vont vers l'ordure et le rot ponctuel ! La ponctuation de l'absurde, c'est bien ce renversement des réacteurs abdominaux, comme à l'atterrissage : on rote Et on arrête le massacre. Sur les pistes de l'inconscient, il y a des balises baveuses toujours un peu se souvenant du frichti, de l'organe, du repu. Mes plus beaux souvenirs sont d'une autre planète Où les bouchers vendaient de l'homme à la criée Moi, je suis de la race ferroviaire qui regarde passer les vaches Si on ne mangeait pas les vaches, les moutons et les restes Nous ne connaîtrions ni les vaches, ni les moutons, ni les restes... Au bout du compte, on nous élève pour nous becqueter Alors, becquetons ! Côte à l'os pour deux personnes, tu connais ? Heureusement il y a le lit : un parking ! Tu viens, mon amour ? Et puis, c'est comme à la roulette : on mise, on mise... Si la roulette n'avait qu'un trou, on nous ferait miser quand même D'ailleurs, c'est ce qu'on fait ! Je comprends les joueurs : ils ont trente-cinq chances de ne pas se faire mettre... Et ils mettent, ils mettent... Le drame, dans le couple, c'est qu'on est deux Et qu'il n'y a qu'un trou dans la roulette... Quand je vois un couple dans la rue, je change de trottoir Te marie pas Ne vote pas Sinon t'es coincé Elle était belle comme la révolte Nous l'avions dans les yeux, Dans les bras dans nos futals Elle s'appelait l'imagination Elle dormait comme une morte, elle était comme morte Elle sommeillait On l'enterra de mémoire Dans le cocktail Molotov, il faut mettre du Martini, mon petit ! Transbahutez vos idées comme de la drogue... Tu risques rien à la frontière Rien dans les mains Rien dans les poches Tout dans la tronche ! - Vous n'avez rien à déclarer ? - Non. - Comment vous nommez-vous ? - Karl Marx. - Allez, passez ! Nous partîmes... Nous étions une poignée... Nous nous retrouverons bientôt démunis, seuls, avec nos projets d'imagination dans le passé Ecoutez-les... Ecoutez-les...


投稿者: PetitLyrics
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